DepressionAdo2

La dépression nerveuse chez l’adolescent

Bonjour !

L’actualité de mon cabinet m’amène aujourd’hui à une réflexion sur la dépression nerveuse chez l’adolescent.

À en croire les médias et les spécialistes de la santé mentale, le problème est de plus en plus présent et de plus en plus grave en France. La pandémie et surtout les confinements successifs ont, bien sûr, amplifié ce phénomène.

Les thérapeutes dits « alternatifs » sont parfois confrontés aux demandes des familles pour soigner leurs enfants, à peine sortis de la petite enfance et pas encore des adultes, par les méthodes naturelles de santé.

Ces demandes se limitent pour la plupart du temps à un conseil pour les remèdes considérés comme naturels. Je pense ici aux plantes, aux huiles essentielles ou aux vitamines.

Dans l’imaginaire des parents, ces remèdes doivent éviter à l’adolescent la prise des médicaments de la classe d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs.

Dans la grande majorité des cas, aucune demande de conseils sur l’alimentation ou l’hygiène de vie de l’adolescent n’est formulée.

La naturopathe que je suis reste persuadée que les méthodes que j’utilise doivent être mises au bon endroit dans le parcours médical de la personne qui se retrouve dans mon cabinet.

Pour les maladies graves, (et la dépression nerveuse en fait partie), la naturopathie doit être un outil d’accompagnement et non de remplacement de l’expertise médicale.

Et je pense que cela est vrai également pour la sophrologie, l’ostéopathie, l’acuponcture, la kinésiologie et beaucoup d’autres méthodes qui, en cas de dépression nerveuse, ne peuvent pas remplacer l’intervention d’un médecin psychiatre.

L’accompagnement naturopathique de la dépression nerveuse chez l’adolescent comporte surtout trois axes :

  • Le réglage alimentaire
  • Les conseils d’hygiène de vie : rythmes biologiques, sommeil, oxygénation et luminothérapie
  • Les compléments alimentaires

1er axe : le réglage alimentaire

L’alimentation des adolescents est presque toujours :

  • Trop sucrée
  • Trop riche en graisses de très mauvaise qualité (fast food)
  • Trop riche en calories vides (sodas, jus de fruits industriels)
  • Trop pauvre en fibres
  • Trop pauvre en vitamines

Pour fournir à l’organisme, et surtout au système nerveux, de quoi résister au stress et pour vaincre la maladie il faudra :

  • Supprimer aux maximum les sucreries industrielles et les remplacer par les desserts maison, sans conservateurs, sans colorants et avec les ingrédients de bonne qualité
  • Remplacer les fast food par les repas à base de viande et de poissons gras et de féculents cuits à l’eau ou à la vapeur
  • Supprimer les sodas et inciter l’ado à boire de l’eau
  • Servir des légumes variés avec la viande et le poisson
  • Proposer systématiquement des fruits à la place des desserts
  • Proposer un petit déjeuner salé et protéiné pour faciliter la synthèse de neurotransmetteurs tels que la dopamine

2ème axe : l’hygiène de vie et rythmes biologiques

Quand la dépression arrive, le sommeil devient problématique.

Que le médecin ait prescrit un médicament pour faciliter l’endormissement ou pas, il est possible d’agir en instaurant des petits rituels du soir pour atténuer les angoisses et surtout :

  • Éviter les sujets conflictuels à table et au cours de la soirée
  • Éviter les lumières électriques vives après 20h
  • Éviter les films violents et bruyants à la télé et les écrans des téléphones et des tablettes 1 heure avant le coucher
  • Proposer à toute la famille une tisane composée p.ex. de verveine citronnée, de camomille avec de la fleur d’oranger ou de fruits rouges avec de l’aubepine
  • Ouvrir les fenêtres dans la chambre de l’ado pour faire entrer le maximum d’air frais pendant au moins 5 minutes et ensuite mettre quelques gouttes d’huile essentielle de mandarine rouge ou de camomille romaine sur un mouchoir en papier qu’on posera sur la table de chevet de l’ado.

Si l’ado n’est pas du matin, il est possible d’acheter une petite lampe de luminothérapie. Ces lampes reproduisent la lumière du jour et agissent sur l’humeur des personnes déprimées. Leur prix est aujourd’hui très abordable.

On pourra proposer cette lampe à l’ado pendant qu’il prend son petit déjeuner.

Un autre appareil très utile pour les états de déprime ou de dépression nerveuse est le Bol d’air Jacquier. Cet appareil facilite l’oxygénation cellulaire profonde. Certains cabinets de naturopathie (dont le mien) en sont équipés.

C’est un moyen simple, efficace et pas cher pour procurer de la détente et maitriser le stress. Les séances durent entre 3 et 6 minutes et peuvent être répétés tous les jours.

3ème axe : les compléments alimentaires

La 1ère place dans la supplémentation de la dépression nerveuse doit être, sans aucun doute, attribuée aux oméga 3.

De très nombreuses études ont démontré qu’une supplémentation en huile de poisson ou en capsules contenant un mélange EPA/DHA, dosé entre 3 et 5g par jour, améliorait significativement l’état des malades.

C’est l’ensemble des symptômes dépressifs qui s’améliore : l’anxiété, le sommeil, la fatigue, la lassitude et également les tendances suicidaires.

Les oméga 3 ont un effet protecteur sur le cerveau, ils améliorent la connexion nerveuse et la fluidité des membranes cellulaires.

D’autre compléments peuvent être utiles :

  • Le zinc
  • L’acétyle L-carnitine
  • Le complexe de vitamines B
  • La vitamine D3
  • Le magnésium
  • Le lithium sous forme d’oligoélément
  • Le rubidium qu’on ne trouve pas sous forme de complément en France mais qui est présent en abondance dans la betterave rouge

Si le médecin n’a pas prescrit de médicaments antidépresseurs à l’adolescent, la prise en charge psychologique peut être complétée par les plantes médicinales telles que :

  • Le millepertuis, à condition qu’il soit sous forme d’extraits standardisés, de 300 à 1000 mg par jour
  • Le griffonia simplicifolia qui apporte une forme naturelle du 5HTP, de 50 à 200 mg par jour

Ces deux plantes ont la même action que les antidépresseurs de la famille des ISRS, elles agissent sur la recapture de la sérotonine.

Il est évident qu’il est TOUJOURS nécessaire de consulter un médecin ou un psychiatre quand l’état de déprime, de fatigue, de lassitude de l’adolescent font soupçonner une dépression nerveuse.

Nous avons tous des convictions mais nos convictions ne doivent pas être fantasmées sur le réel de la vie des personnes dont nous avons la charge.

La maladie nous dit : tu ne peux pas continuer à vivre comme ça, il y a quelque chose à changer, une pression à libérer. Et cette pression à libérer passera par une dé-pression.

 

Partager:

À lire aussi: